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billet d’été, jouer à l’escargot
pourquoi voulons toutes et tous faire si vite? qui nous pousse toujours à aller plus vite pour accumuler les tâches? la pression est forte et vient de partout. mais pouvons-nous en questionner l’importance?
j’avais photographié ce passage dans un article de l’artiste textile Alex Forby dans le magazine uppercase. on fait tout de plus en plus vite, de plus en plus petit, question de compresser, compresser le temps, l’énergie, l’espace, etc.le temps des vacances est peut-être un bon moment pour changer le rythme si vous le pouvez et jouer à l’escargot. de parcourir la liste et de rayer quelques items parce que… c’est juste trop, c’est vouloir faire trop de choses, visiter trop de places, vivres trop d’expériences pour les vivre vraiment profondément.
moi, j’appelle ça «faire la roche», ou j’ai entendu une autre belle expression «regarder les roches pousser».
sur ce , je vais essayer de faire ça moi aussi dans les prochains jours. je vous reviendrai sur ce blogue autour du 8 août. passez un bel été!
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la mobilisation citoyenne
je ne parlerai pas de créativité aujourd’hui, mais plutôt de mobilisation citoyenne. dans ma belle rue de magog, on projette de construire un 4 étages/18 unités de logements, look de ville en brique et aluminium, 18 places de stationnement pavées, îlot de chaleur assuré. pour se faire, la ville de magog rasera un boisé pour lequel on se bat depuis plus de 4 ans.
nous savons que le manque de logements est criant partout mais de là à couper un boisé de plus de 30 ans qui comprend plus de 700 arbres de 8′, c’est autre chose, surtout que magog a une politique de l’arbre depuis 2024. il y aurait sûrement un autre terrain plus intéressant pour ce projet à magog.
alors depuis le 5 juin, je suis quasi à temps plein sur cette question avec plusieurs personnes, à tenir et à motiver des citoyens sur une page facebook, à multiplier les lettres et les interventions. ça occupe ma tête à temps plein ainsi que plusieurs personnes habitant autour de ce projet qui va défigurer le secteur.
c’est fou comment une telle activité est prenante, anxiogène alors que les élu.e.s semblent en être totalement détaché.
le blog me fait du bien parce que ça me permet de sortir de tout ça pendant quelque temps mais difficile de retourner dans l’atelier. il le faudra bien par contre. discipline, discipline!!!
cette mobilisation me permet de rencontrer plusieurs personnes, toutes très intéressantes et stimulantes. alors c’est tout de même un exercice que j’aime. on ne connaît pas ce que la ville décidera, bien qu’on s’en doute un peu, mais on va quand même se battre tout le temps qu’il faudra.
j’ai pris des photos des gens autour des arbres qu’ils aiment et veulent conserver dans notre boisé.
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recevoir des compliments ?
je sais, cela ne vous semble pas trop créatif, et pourtant…
je lisais un article ce matin sur l’importance de bien accueillir les compliments et pourquoi. j’ai fait tout de suite le lien avec les artistes femmes autour de moi.
selon les études, 60 % des femmes n’acceptent pas les compliments et si le compliment vient d’une femme, elles les refusent à 78%. cela ne vous trouble pas? moi oui, beaucoup.
j’ai fait un grand bout de chemin là-dessus. j’ai travaillé dans un milieu de travail passablement toxique pendant 30 ans. aucun compliment, jamais, sauf de mes magnifiques étudiantes et étudiants. de mon côté, j’en ai toujours fait et je continue quand je le ressens. ça m’apparaît important.
maintenant que je bénévole beaucoup à droite et à gauche, j’en reçois beaucoup et je les accepte, je les chéri, ils me font plaisir.
selon l’article, on ne les accepte pas parce que nous avons un message très fort dans notre tête qui nous martèle: «ouais, mais j’aurais pu faire mieux.»
résultat, la personne qui vous complimente essaie de rentrer en contact avec vous d’une belle façon et paf, vous la rejeter elle et son avis en tassant le compliment rapidement. si vous les acceptez, la tête ne va pas vous enfler, cela n’a rien à voir avec votre ego, ne vous inquiétez pas.
si vous êtes mal à l’aise, répondez simplement «merci» et demandez pourquoi la personne aime votre travail, si vous voulez poursuivre la conversation. vous seriez étonnée. on apprend toujours de cette expérience.
voici un autre article sur le sujet par la même autrice.
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ça traine dans l’eau
l’artiste Mandy Barker sort de l’eau des parcelles de tissu de tous les genres qui sont de la pollution arrivée par le monde de la mode de mauvaise qualité. un article parle de son projet ici.
elle a monté une collection de 200 «artefacts» trouvés sur des kilomètres de bord de mer un peu partout. l’artiste a grandi près de la mer, de là l’intérêt pour son sujet. pour avoir travaillé sur la pollution du plastique depuis 15 ans, elle a récemment publié un livre où elle présente ses morceaux de tissu qui ressemblent presque à de la dentelle ou des algues. Mandy a ensuite utilisé le cyanotype pour mettre en image ses morceaux trouvés. c’est aussi une façon de faire un lien avec les anciennes photos scientifiques.
il faut voir ici une courte vidéo sur le processus. vraiment intéressant. elle y explique aussi toute sa démarche. éclairant!
«Working with scientists, the photographer’s work “aims to raise awareness about plastic pollution in the world’s oceans, to highlight the harmful effect on marine life, climate change, and ultimately ourselves, leading the viewer to take action”, she shares.»
on peut facilement (et malheureusement) faire un parrallèle avec ce que nous trouvons ici sur le bord du fleuve ou même dans de nos lacs.
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livre du mercredi: «Endurance créative»
«Endurance créative» existe en français et en anglais (creative endurance). j’ai reçu la copie anglaise.
ce livre de Mike Schnaidt est vraiment bien construit. on y parle de créativité différemment. l’auteur propose de nombreuses façons de suivre certaines règles, traverser les difficultés pour atteindre son but.
la mise en page est vraiment dynamique, j’ai beaucoup aimé. des conseils ici et là, des tableaux, des résumés en une phrase, de faux principes qu’on entend trop souvent, bref, on peut le lire sans s’ennuyer.
on y trouve de courtes interviews avec des gens de tous les domaines, que ce soit l’illustration, le sport, la photo, etc. des propositions aussi sur un plan de grandes étapes, des solutions aux problèmes rencontrés que ce soit pour réussir un gros projet ou commencer un nouvel emploi vers notre but. c’est stimulant, car on peut lire un peu ici, un peu là, il y a toujours quelques notions intéressantes.
on peut télécharger plusieurs pages sur le site anglais.
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faire son catalogue?
c’est une idée que j’ai trouvée sur instagram.
Sarah Z Short propose ici de faire un catalogue de son travail. nous avons des sites internet, des fils instagram, mais ce n’est pas comme un livre. la forme catalogue nous permet de placer nos images, mettre des descriptions, des définitions, des commentaires et processus, d’ajouter des photos d’atelier, des «comment j’ai fait» et tout ça au même endroit.
un livre, on peut le feuilleter, l’annoter peut-être. la création d’un catalogue est facile maintenant avec l’impression numérique. ça peut être un travail très motivant. on a beau regarder les livres des autres artistes, et pourquoi pas soi? ça peut nous donner une sorte de recul à ce que l’on fait.
je l’ai fait à deux reprises, une fois pour présenter tous mes livres d’artistes, il y a plus de 10 ans, et je l’ai refait avec plusieurs collages (my brain’s pushups), un peu plus tard dans le cadre d’un autre projet d’édition. bien que cela fasse plusieurs années, je suis toujours contente quand je les regarde à nouveau.
l’important est de se faire un plan (œuvres de xx à xx), de se faire un échéancier et surtout une date de tombée réaliste. sinon, ce genre de projet ouvert le sera éternellement…