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ça se termine bien… enfin
la mobilisation citoyenne qui nous a occupé tout l’été est enfin terminée. la ville recule finalement devant son projet monstre de logements.
vous ne me sentez pas super excitée? eh bien non. on a passé tout notre été à surveiller un boisé, à le défendre, à essayer de communiquer avec une ville qui ne voulait pas nous parler, à se faire regarder de haut par les élus au conseil de ville. ça prenait une méchante détermination pour traverser tout ça. par chance, nous étions plusieurs, chacune et chacun avait son mandat et je faisais le lien entre tout le monde. on voyait un fil? on tirait dessus pour voir s’il y aurait pu y avoir quelque chose.
je recevais beaucoup de courriels, des questions, des idées, des informations à tous moments. il y avait des lettres à envoyer, des invitations à faire, parler aux médias, il fallait s’organiser pour que les gens se déplacent lors des séances d’informations, des conseils de ville, etc.
j’ai utilisé ma créativité à soutenir la motivation des gens qui voulaient nous aider.
retour dans l’atelier, j’ai commencé à travailler sur un livre pour un appel de dossier pour une biennale de papier en europe. quand j’ai demandé des informations, je sentais peu d’ouverture vers le livre d’artiste. à suivre…
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suivre les appels de dossier
aujourd’hui je vous parle d’appels de dossier. comme je fais du livre d’artiste, il n’y a pas d’appel de dossier dans ce domaine ici, ou si peu. alors je vais toujours du côté international. récemment je me suis abonnée à «open call for artists» sur instagram (leur site est ici) et j’ai trouvé quelques pistes.
la valeur ajoutée de ce compte est que souvent, l’organisme partage des trucs et des façons de faire (parcourez la page) pour, exemple, monter un dossier. comme ici, on nous donne quelques conseils sur la présentation d’un dossier. c’est en anglais, mais c’est simple à traduire en ligne je crois. comment attirer l’attention des juges, parler de ses réalisations sur le bon ton, etc.
de mon coté, le seul conseil que je peux vous donner pour en avoir rempli des tonnes, c’est: mettez y du temps. prévoyez du temps parce que c’est long de monter un dossier: écrire les textes, les lettres, bien nommer vos images, en rédiger la liste, la démarche, la bio, etc. il y a des tonnes de choses à faire et il faut étaler ça sur plusieurs jours.
bien sûr, à un moment donné on a déjà des documents de montés et ça va un peu plus vite, mais je personnalise à chaque fois, je cherche qui organise l’expo, le lieu de l’événement, qui sont les juges, on a beaucoup de devoirs à faire quand on fait un appel de dossier.
l’application avec laquelle on monte son dossier donne une idée du sérieux de notre implication et de notre travail. pour les organismes, rédiger un appel de dossier est long et ils y mettent plusieurs spécifications précises. ce n’est pas pour rien. un dossier bâclé sera mis de côté rapidement.
notre œuvre est acceptée: bonne nouvelle, on est refusé: notre nom et notre travail auront circuler, et ça, c’est toujours bon. mais soyez vigilantes, souvent il y a des frais. c’est nécessaire, mais il faut réfléchir si ça en vaut la peine ou pas.
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billet d’été, jouer à l’escargot
pourquoi voulons toutes et tous faire si vite? qui nous pousse toujours à aller plus vite pour accumuler les tâches? la pression est forte et vient de partout. mais pouvons-nous en questionner l’importance?
j’avais photographié ce passage dans un article de l’artiste textile Alex Forby dans le magazine uppercase. on fait tout de plus en plus vite, de plus en plus petit, question de compresser, compresser le temps, l’énergie, l’espace, etc.le temps des vacances est peut-être un bon moment pour changer le rythme si vous le pouvez et jouer à l’escargot. de parcourir la liste et de rayer quelques items parce que… c’est juste trop, c’est vouloir faire trop de choses, visiter trop de places, vivres trop d’expériences pour les vivre vraiment profondément.
moi, j’appelle ça «faire la roche», ou j’ai entendu une autre belle expression «regarder les roches pousser».
sur ce , je vais essayer de faire ça moi aussi dans les prochains jours. je vous reviendrai sur ce blogue autour du 8 août. passez un bel été!
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la mobilisation citoyenne
je ne parlerai pas de créativité aujourd’hui, mais plutôt de mobilisation citoyenne. dans ma belle rue de magog, on projette de construire un 4 étages/18 unités de logements, look de ville en brique et aluminium, 18 places de stationnement pavées, îlot de chaleur assuré. pour se faire, la ville de magog rasera un boisé pour lequel on se bat depuis plus de 4 ans.
nous savons que le manque de logements est criant partout mais de là à couper un boisé de plus de 30 ans qui comprend plus de 700 arbres de 8′, c’est autre chose, surtout que magog a une politique de l’arbre depuis 2024. il y aurait sûrement un autre terrain plus intéressant pour ce projet à magog.
alors depuis le 5 juin, je suis quasi à temps plein sur cette question avec plusieurs personnes, à tenir et à motiver des citoyens sur une page facebook, à multiplier les lettres et les interventions. ça occupe ma tête à temps plein ainsi que plusieurs personnes habitant autour de ce projet qui va défigurer le secteur.
c’est fou comment une telle activité est prenante, anxiogène alors que les élu.e.s semblent en être totalement détaché.
le blog me fait du bien parce que ça me permet de sortir de tout ça pendant quelque temps mais difficile de retourner dans l’atelier. il le faudra bien par contre. discipline, discipline!!!
cette mobilisation me permet de rencontrer plusieurs personnes, toutes très intéressantes et stimulantes. alors c’est tout de même un exercice que j’aime. on ne connaît pas ce que la ville décidera, bien qu’on s’en doute un peu, mais on va quand même se battre tout le temps qu’il faudra.
j’ai pris des photos des gens autour des arbres qu’ils aiment et veulent conserver dans notre boisé.
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recevoir des compliments ?
je sais, cela ne vous semble pas trop créatif, et pourtant…
je lisais un article ce matin sur l’importance de bien accueillir les compliments et pourquoi. j’ai fait tout de suite le lien avec les artistes femmes autour de moi.
selon les études, 60 % des femmes n’acceptent pas les compliments et si le compliment vient d’une femme, elles les refusent à 78%. cela ne vous trouble pas? moi oui, beaucoup.
j’ai fait un grand bout de chemin là-dessus. j’ai travaillé dans un milieu de travail passablement toxique pendant 30 ans. aucun compliment, jamais, sauf de mes magnifiques étudiantes et étudiants. de mon côté, j’en ai toujours fait et je continue quand je le ressens. ça m’apparaît important.
maintenant que je bénévole beaucoup à droite et à gauche, j’en reçois beaucoup et je les accepte, je les chéri, ils me font plaisir.
selon l’article, on ne les accepte pas parce que nous avons un message très fort dans notre tête qui nous martèle: «ouais, mais j’aurais pu faire mieux.»
résultat, la personne qui vous complimente essaie de rentrer en contact avec vous d’une belle façon et paf, vous la rejeter elle et son avis en tassant le compliment rapidement. si vous les acceptez, la tête ne va pas vous enfler, cela n’a rien à voir avec votre ego, ne vous inquiétez pas.
si vous êtes mal à l’aise, répondez simplement «merci» et demandez pourquoi la personne aime votre travail, si vous voulez poursuivre la conversation. vous seriez étonnée. on apprend toujours de cette expérience.
voici un autre article sur le sujet par la même autrice.
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ça traine dans l’eau
l’artiste Mandy Barker sort de l’eau des parcelles de tissu de tous les genres qui sont de la pollution arrivée par le monde de la mode de mauvaise qualité. un article parle de son projet ici.
elle a monté une collection de 200 «artefacts» trouvés sur des kilomètres de bord de mer un peu partout. l’artiste a grandi près de la mer, de là l’intérêt pour son sujet. pour avoir travaillé sur la pollution du plastique depuis 15 ans, elle a récemment publié un livre où elle présente ses morceaux de tissu qui ressemblent presque à de la dentelle ou des algues. Mandy a ensuite utilisé le cyanotype pour mettre en image ses morceaux trouvés. c’est aussi une façon de faire un lien avec les anciennes photos scientifiques.
il faut voir ici une courte vidéo sur le processus. vraiment intéressant. elle y explique aussi toute sa démarche. éclairant!
«Working with scientists, the photographer’s work “aims to raise awareness about plastic pollution in the world’s oceans, to highlight the harmful effect on marine life, climate change, and ultimately ourselves, leading the viewer to take action”, she shares.»
on peut facilement (et malheureusement) faire un parrallèle avec ce que nous trouvons ici sur le bord du fleuve ou même dans de nos lacs.