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venise, c’est aussi la mise en espace
je vous disais que je vous reviendrais sur ma visite de la biennale de venise.
dans une des «salles» de l’arsenal, le commissaire présentait un large éventail d’artistes italiens ayant immigré au brésil. apparemment la plus grosse communauté italienne hors de l’italie.
dans cette belle installation de tableaux et de sculptures, toute époque confondue, on était agréablement surpris du système d’accrochage. les œuvres semblaient suspendues sur une épaisse plaque de verre qui nous donnait la possibilité de voir l’arrière du tableau et de faire, parfois, des découvertes.
en suivant les sites autour de l’événement, j’ai appris qu’il s’agissait d’une structure créée par l’architecte Lina Bo Bardi qui était, elle aussi, brésilienne /italienne. son design est apparu pour la première fois en 1968. une fois disparus des salles d’exposition, ces «chevalets» ont été rachetés par le Musée d’Art de Sao Paulo Assis Chateaubriand, alors qu’Adriano Pedrosa, commissaire à la biennale, était directeur artistique du musée (il l’est toujours).
l’effet suspendu, le mélange du verre, du béton et du bois donne à l’ensemble un premier coup d’œil saisissant.
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un projet plus large
au printemps 2023, ma sœur m’a envoyé l’appel de dossiers pour la biennale des artistes des cantons de l’est, un événement organisé par le musée des beaux-arts de sherbrooke. j’ai monté mon dossier et le sien, bien que nous savions toutes les deux qu’elle ne serait plus là lors de l’exposition. finalement mon dossier a été retenu, mais pas le sien. quand j’ai reçu les réponses, ma belle grande sœur n’était plus avec nous. l’exposition des sept artistes sélectionnées commencera le 26 septembre prochain.
le thème est l’écologie du paysage, un sujet qui me tient à cœur. on entend ici, l’humain qui transforme le paysage. j’ai décidé d’y présenter un livre d’artiste et aussi une installation sur mon processus créatif, le travail de recherche que je mets lors de la création d’un livre.
pour l’instant, j’ai développé mon propos sur les déchets qu’on retrouve dans le paysage, ceux qu’on ne remarque plus. j’ai fait le tour de quelques chantiers de construction pour ramasser les petites choses en métal, plastique et autres matières, la plupart non recyclables, qui seront certainement enfouis. le terreau se remplit de matières très diverses, c’est surprenant et désolant.
ce projet m’occupe depuis un certain temps déjà, mais il sera de plus en plus concret dans les prochaines semaines. à suivre…
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tirez sur le fil rouge
il y a parfois des sujets ou façons de faire qui semblent être dans l’air du temps… ou dans l’air des algorithmes…? bref, il y a beaucoup de fil rouge en ce moment.
il y a d’abord l’artiste Gisoo Kim, artiste coréenne qui vit en allemagne. on retrouve des fils rouges enrobant une image, une structure, un collage. beaucoup à voir et à découvrir chez cette artiste. elle travaille aussi bien la 2 que la 3 dimensions. inspirant. voyez aussi son site internet ici.
ensuite, Monika Loster, basé à amsterdam. elle travaille le feutre, fait du papier, imprime, tisse et brode sur ses œuvres. c’est très large et son travail aussi est très inspirant.
mais il y a aussi Rima Day qui fait du livre d’artiste et plusieurs créations de tout genre avec du fil rouge. allez jeter un œil sur sa page instagram. et finalement Chiharu Shiota qui en fait des installations assez imposantes et d’une complexité étonnante.
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masques d’un vendredi
il y a quelque chose avec les masques ou les structures géantes qui vont sur la tête. je vous en partage deux aujourd’hui.
le premier lien vient de l’artiste américain Cory Infinite. il fait des têtes avec plusieurs matériaux ou objets qu’il glisse sur sa tête. tellement créatif et techniquement astucieux. voyez la courte capsule, mais il développe aussi des costumes intrigants. faites le tour de sa page.
aussi, parcourez les structures de carton que les étudiants de berlin ont créées dans le cadre d’un cours de «Spatial Design», un workshop de @denise_reytan. impressionnant. quelques fois costume, quelques fois seulement la tête, tout ici est prétexte à prendre du volume avec des matériaux communs comme du carton ondulé.
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mon «objet» pop-up est… presque terminé
j’ai partagé avec vous mes dernières recherches et essais en pliage pop-up. ce projet est terminé, mais je m’interroge encore sur quelques petites modifications possibles.
ce n’est pas un livre, puisque je n’ai qu’un double-pages fait avec deux couvertures de livres anciens. sur le thème d’un texte où on parlait de vivre entouré d’eau, de tons de gris, j’ai créé cette structure en hauteur. je ne voulais pas de symétrie, j’ai donc appris à faire des plis asymétriques avec mon rapporteur d’angles. j’ai compris un peu comment tout ça fonctionnait et j’ai laissé aller mon imagination, accepté quand ça ne fonctionnait pas et gardé l’œil ouvert quand ça devenait intéressant.
sur mon papier, j’ai d’abord imprimé des formes ouvertes en styromousse. du blanc sur blanc, du gris très pâle bleuté sur blanc, du gris très pâle rosé sur blanc, etc.
il y a une petite chaise en pop-up au centre du livre. l’endroit où on s’assoit parfois pour réfléchir à la vie. l’ile ou la terre, formes plus foncées, sont une plaque styromousse sur laquelle j’ai gravé une carte topographique.
je suis contente du résultat, mais j’avoue ne pas avoir contrôlé grand chose…
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au rythme de l’art contemporain… et de venise
mon dernier voyage remontait à l’avant pandémie, en novembre 2019.
sur une idée d’une amie, j’ai visité la biennale de venise. pour être bien honnête, je n’avais aucune attente, seule la crainte d’y voir trop d’art conceptuel indéchiffrable. ce ne fut pas le cas.
le monde va mal et la biennale que j’ai parcourue nous le souligne de bien des façons.
le conservateur brésilien Adriano Pedrosa a donné le thème «étranger partout» pour cette édition. son exposition à l’arsenal est touchante et souligne tous les sujets qui font le tour du thème.cette idée a été tournée dans tous les sens, que ce soit par l’histoire, le racisme, l’environnement, l’exploitation de l’autre pour sa propre richesse, etc. dans les pavillons ou espaces des pays participants, les artistes présentent leurs projets qui sont de qualité variable. on est parfois soufflé par le message, choqué, touché ou on cherche un lien qui n’y est pas. une large variété de disciplines y est présenté telles que des installations, des sculptures, de la vidéo, de la peinture, des arts textiles, de la céramique et très peu de gravures ou de livres d’artistes.
j’ai
passé quatre jours à la biennale (espace Giardini et Arsenal), et quatre autre journées à
faire les autres expositions proposées dans la ville (off
biennale).mes coups de cœurs sont la grande-bretagne, l’espagne, la hollande, l’ukraine, la pologne et plusieurs autres.
un ami a qualifié cette exposition de jeux olympiques de l’art contemporain. on voit tellement de chose en si peu de temps, c’est assez incroyable.
ce fut un voyage magnifique, ressourçant, inspirant accompagné par des amies et amis artistes avec qui les discussions ont été enrichissantes à tous points de vue. un beau bonheur.
en haut, dans le pavillon de l’espagne, des céramiques de Sandra Gamarra Heshiki et plus bas une toile d’Emmi Whitehorse.