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Milton Glaser et moi
le designer graphique Milton Glaser est décédé vendredi dernier. je l’ai appris hier et j’en suis encore un peu secouée.
en 1985, je m’étais inscrite pour faire son workshop intensif. 5 jours. je m’en souviens comme si c’était hier. on était en été à new york, il faisait chaud et je n’ai pas dormi pendant cinq jours.
les projets étaient d’une efficacité jamais vécue pour moi. Glaser avait condensé le cours d’une session en cinq jours. nous avions des cours le matin, et ensuite entre 16 et 19 h avec quelque chose à faire de majeur pour le lendemain matin.
ce cours m’a tellement appris de choses à tous les points de vue de par la qualité de ses analyses, l’intensité des rencontres et son approche du design graphique. cette façon de faire a grandement inspiré ma façon de travailler et d’enseigner par la suite bien qu’à ce moment-là, je ne savais pas que ça serait une grande partie de ma vie. il y a eu pour moi un avant et un après Milton Glaser.
le conseil qu’il nous avaient donné et que j’ai toujours suivi (quand c’était possible): «lorsque je sors d’une rencontre et que je suis plus fatigué qu’au moment où j’y suis entré, c’est que ça sera mauvais pour moi.»
si vous soulez en apprendre plus sur lui et ses conseils, à lire ici et aussi ici.
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son micro-cosmos en créativité
les articles sur le processus créatif intéressent toujours. on parle sensiblement de la même chose à chaque fois, mais l’angle est parfois différent.
dans l’article «Practical Tips to Cure a Creative Block» l’auteur propose quelques pistes qui peuvent aider en ces temps un peu plus difficile.
• se créer un environnement confortable ou «micro-cosmos».
• déterminer un quota, un défi en quelque sorte. ça, par expérience, je peux dire que ça fonctionne. la quantité plutôt que la qualité. l’urgence de la production!
• se créer un rituel et s’y tenir. une façon de se préparer.
• tuer le monstre, celui qui nous empêche de commencer parce qu’on veut être bon tout de suite. pourtant… baisser ses attentes c’est baisser son stress et retrouver le plaisir du geste créatif.vous y trouverez aussi quelques exercices à la fin. une belle petite lecture sur le sujet.
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sujets et talents différents
un des premiers exercices du guylainelab était de créer une œuvre à partir du data, des données recueillies sur la consommation de liquide de chaque participante.
Giorgia Lupi est une «information designer». j’ai parlé d’elle à quelques reprises, mais j’ai découvert récemment, qu’elle utilisait ces données pour créer des motifs et vêtements. à voir.
je vous envoie voir aussi les photos de Guillem Vidal qui a fait cette magnifique série «Forgotten playground» sur les parcs d’amusement délaissés. une ambiance bien particulière se dégage de ses photos. n’hésitez pas à faire le tour, il fait de l’excellent travail.
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deux talents graphiques
je vous présente deux designers graphiques. ils ont retenu mon attention pour des projets particuliers.
le premier, Mike McQuade, par ses illustrations/collages pour plusieurs pages éditoriales. c’est parfois des montages numériques, parfois des photos de morceaux de papier. le résultat est vivant et fait du bien à côté de ces montages photos trop complexes que l’on voit souvent. allez visiter aussi sa section «artwork» pour voir la recherche qu’il fait parallèlement à sa production habituelle. vraiment intéressant.
aussi, voir le travail de Rodrigo Corral. il fait des images de marque et de la mise en pages de livres. son travail est fort, exprime bien les idées de chacun des ouvrages. comparez son travail pour un livre pour la compagnie nike à celui sur Harry Potter. le graphisme colle très bien aux univers très différents des sujets. vous verrez aussi tous les éléments faisant partie de la promotion d’un livre, de tout l’habillage et des produits dérivés. beau travail.
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Peony Gent et Charlotte Ager
Peony Gent est une illustratrice britannique. elle a terminé récemment une résidence à «House of Illustration».
«Over the course of a six-month residency beginning on 1 December 2019, Peony will create an archive of physical items from the King’s Cross area, from takeaway flyers to ticket stubs, as well as memories and opinions of local residents, students and office workers through a series of workshops, interviews and personal research.»
j’adore ses dessins et sa poésie. sur son site, visitez sa section illustration, mais honnêtement, tout est beau, ses livres, ses installations, etc. portez votre attention sur ses tracés à la ligne très fine, sa façon d’ajouter la couleur, les textures et son ajout d’écriture tout cela est très inspirant.
maintenant Charlotte Ager, elle aussi installée à londres. j’aime ses dessins mais j’ai surtout aimé, sous «projects», deux petites sections: «Print Investigation» et «Lest we Forget», dans lesquels on sent l’exploration de l’artiste. vous y trouverez un peu de dessin, de gravure, de céramique. tout est intéressant et vaut le détour.
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conseils d’une artiste à un autre
j’aime bien lire des textes écrits par des artistes sur le métier d’artiste. j’utilise le terme métier parce qu’il n’y a pas que le temps d’atelier, il y a tout le reste.
j’ai découvert sur le site du magazine Artists & Illustrators les chroniques de Laura Boswell, une artiste qui fait de la gravure, donne des ateliers, offre des vidéos en ligne, en résumé, elle est très présente.
sa série de billets porte le nom «Marketing Your Art». ils sont toujours pertinents, concis et fournissent un point de vue intéressant. je vous en suggère fortement la lecture si ce sujet vous intéresse.
voici quelques exemples des questions traitées: «Is it ‘cheating’ to paint from a photo?», «The benefits of social media», «Can you trust all gallery proposals?», etc.
je lis toujours avec grand plaisir ses propos, on en retire toujours quelque chose.