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l’horizon réduit d’un iphun ou l’équivalent
j’ai ce sujet qui me trotte dans la tête depuis un moment déjà: le fin des regards dans la vie courante. tout le monde regarde son petit écran. tout le monde semble prioriser ce qui s’y passe plutôt que de vivre le moment présent. j’observe. les gens qui regardent leur écran ne dégagent pas la même énergie que ceux qui lisent un livre ou le journal. suis-je la seule à le voir? est-ce seulement ma mauvaise perception?
je suis fatiguée d’être ralenti par quelqu’un qui marche et qui texte en même temps, sans tenir compte des autres, des gens qui te rentrent dedans parce qu’ils regardent leurs écrans, etc.
le journaliste du devoir fabien deglise a bien résumé ça dans une chronique en décembre dernier
«Intelligent (comme dans système intelligent ou téléphun intelligent): La technologie fait muter bien des choses, y compris le mot intelligent qui, en 2012, a de moins en moins qualifié la capacité humaine à connaître et à comprendre, mais plutôt son aptitude à faire n’importe quoi en essayant de se convaincre du contraire. Cette nouvelle conception de l’intelligence fait qu’aujourd’hui il est possible d’être physiquement à un endroit, mais mentalement absent, la faute à un texto, une app ou un compte Facebook. On appelle ça la «zombiquité», d’ailleurs. Avec cette intelligence, on n’assiste d’ailleurs plus à un spectacle, puisqu’on a désormais l’obligation sociale de le raconter, de le médiatiser en temps réel, afin de nourrir notre existence numérique. C’est elle aussi qui nous fait envoyer un texto à quelqu’un qui est physiquement au même endroit que nous. La lumière de cette intelligence sortant d’un écran et à laquelle on s’expose de plus en plus avant de se coucher fait grimper le taux d’insomnie en Amérique du Nord, et du coup son corollaire: l’irritabilité du lendemain.»la zombiquité, voilà le sujet de mon prochain livre. je jongle à ça en images et en mots…
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la preuve par l’image
j’ai toujours aimé les photos scientifiques. j’y trouve des univers différents et je trouve que de voir à une autre échelle change notre lecture de l’image.
l’exposition «la preuve par l’image» est un beau concept. pour chaque photo, une description par le scientifique, de ce que l’on voit et juste dessous, un auteur inspiré par l’image, nous livre un court texte. les résultats sont riches de sens il me semble. il y a des textures, des formes, des harmonies de couleur, bref, des choses fort intéressantes.
à voir, les photos en grand format, dans le hall de la grande bibliothèque jusqu’au 27 mai. mais aussi en ligne, où il est possible de voir les 20 finalistes avec tous les textes.
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talents d’un mardi
voici un projet intéressant. sur le thème «wander » (errer, faire des pas perdus comme je dis souvent), plusieurs illustrateurs ont créé des fonds pour ipad ou iphun. agrémentée d’une petite pensée, ces images sont bien inspirantes pour qui aime le voyage.
jusqu’à maintenant une vingtaine d’images sont sur le site. wander sera (aussi) un autre site, un collectif d’illustrateurs je crois.
via graineditvoici un projet engagé. sachant que l’apprentissage de l’écriture à la main n’est plus obligatoire dans plusieurs états américains, cristina vanko a décidé de faire l’installation «sans cursive». elle encourage les gens à envoyer une carte postale réelle et bien sûr, remplie à la main en signe de protestation. elle a d’ailleurs fait un petit document disponible en ligne pour argumenter son sujet. comme elle est la graphiste, c’est très réussi. à voir dans le bas de la page du lien.
j’avoue que c’est un sujet qui m’interpelle beaucoup. observez autour de vous, les gens écrivent de moins en moins, prennent des photos avec leur bidule intelligent, c’est plus rapide que de prendre en note, même les listes d’épicerie sont électroniques. et moi qui aime tellement le «touché» du crayon et du papier…
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le «droit de suite» typographiquement expliqué
voici une courte animation exceptionnelle pour deux raisons: d’abord pour le choix d’avoir illustré le propos avec des lettres seulement (brillant!), et pour le message, clairement expliqué. ça ressemble à une histoire pour enfant et pourtant, le droit d’auteur touche pas mal tout le monde.ce film créé par pierre-emmanuel lyet, a été créé pour la société française de gestion collective des droits d’auteur dans les arts visuels (peinture, sculpture, photographie, multimédia…)
à voir absolument.
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pourquoi un artiste devrait bloguer

à lire «Why artists & illustrators should blog». Amy Ng, du site pikaland, nous explique les raisons pour lesquelles elle aime lire les blogues d’artiste. les portfolios en ligne c’est bien beau, mais ce n’est pas suffisant. le but visé avec l’ajout d’un blogue, selon elle, serait de fournir plus de détails sur votre travail«I don’t mean telling people how you go about making your artwork (not if you don’t want to!) I’m talking about sharing with people why you made it. It’s not surprising that when I am at your portfolio page, I search for links to your blog next.»
«I see artwork and portfolios all the time. Sure – it’s pretty and all that. But I’m not looking for pretty. I’m looking for meaning. A story. Something that I can connect to.»
vraiment intéressant.
je suis assez d’accord. comme artiste qui blogue depuis un certain temps, je ne veux pas nécessairement tout dire, mais j’aime bien partager quelques étapes de mon processus de temps à autre à travers mes billets. écrire là dessus met de l’ordre dans ma tête.
les commentaires à la suite de son article sont tout aussi éclairants.
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créativité = curiosité + rigueur
voilà les éléments nécessaires à la réussite d’un projet selon andrew zuckerman et je suis totalement d’accord.à écouter, cette conférence d’environ 30 minutes où il parle des étapes et des apprentissages reliés à son projet «wisdom». il nous raconte les leçons de vie apprises, explique ses choix techniques et/ou esthétiques et nous fait part de ses réflexions multiples toujours en relation avec la créativité.
andrew zuckerman est celui derrière ce projet dont j’avais parlé ici en 2008. wisdom est une série de photos, d’interviews, qui se déclinent sur quelques livres, une expo, un film, etc. bref, un magnifique projet sur la sagesse.
j’ai beau lire et écouter toutes sortes de choses sur la créativité, j’aime bien qu’on me redise l’importance de l’engagement dans un projet, l’importance de se mettre en situation de risque, etc. revenir à l’essentiel. il est vrai qu’on apprend toujours de nos projets quand on y est vraiment impliqué. apprendre est un grand plaisir finalement, non?



















