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deux belles idées
Marina Neri fait des collages qui sont souvent comme de petites installations. elle utilise nombre d’images en noir et blanc, sépia, des photos anciennes, du carton ondulé, etc. c’est très poétique. j’aime les compositions complexes et intrigantes. faites le tour de sa page instagram, beaucoup de réalisations.
Ryan Gajda est un illustrateur professionnel. je vous présente un exemple où il dessine sur une tache qu’il fait devant nous avant de s’y mettre. il applique une couleur librement, salit un peu avec une brosse à dents et ensuite dessine avec une plume de calligraphie. on peut aimer ou pas le style. ce que je retiens ici, c’est la méthode qui peut aider à surmonter le stress de la page blanche.
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dans l’atelier en ce moment
je suis à fond dans l’organisation de notre deuxième édition d’imazines à magog le 14 avril prochain. une petite victoire, je suis très contente d’avoir pu mettre en place cette petite foire de zines et d’art imprimé.
l’an dernier, nous étions environ 17 exposant.e.s, cette année 26! c’est une rencontre sympathique parce que tous les artistes le sont et les échanges entre les créatives/créatifs et le public sont grandement encouragés. vous pouvez les découvrir ici, je les présente graduellement jusqu’au 14 avril.
en lien avec cet événement, j’ai voulu créer deux nouvelles éditions. j’ai imprimé manuellement des morceaux à découper et à coller pour faire une tasse en papier. un retour vers le papertoy en fait.
et puis, depuis longtemps, j’ai voulu travailler le pliage «turkish map». j’ai finalement opté pour une carte du processus créatif dont vous décidez des étapes. ça aussi, imprimé manuellement sur ma petite presse d’atelier.
je vous avertis, toutes les impressions ont des défauts. toutes. faire un tirage à l’identique est tout un art que je n’ai pas. vive le monotype! mais bon, j’en ai tout de même imprimé environ une dizaine de chacun. ils seront disponibles à imazines et sur mon site boutique par la suite.
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deux carnets, deux mondes
aujourd’hui, des carnets aux univers très différents.
dans le cas d’Ed Merlin Murray, ses carnets sont comme des livres pop-up. eh oui, il faut parcourir les pages avec lui pour voir tous les ajouts, volets, découpages qu’il intègre aux pages de ses cahiers. il dessine beaucoup de personnages, ici un volet transforme les yeux et là, change complètement le portrait. c’est assez fascinant de voir toutes ces idées en si peu de pages. faites le tour, tous ses carnets présentent de belles surprises.
chez Lienke Raben, on est dans un cahier plus habituel. ce que j’ai particulièrement aimé est le trait large qu’elle utilise dans ses dessins. pas de détail ici, contrairement à l’artiste précédent. à faire le tour de sa page instagram, on découvre aussi des conceptions typographiques très intéressantes. ici, les couleurs franches sont de mise.
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le format des œuvres et Paul Weiner
nos créations sont, à mon avis, directement reliées à la place physique qu’offre nos espaces de création, que ce soit la table de cuisine, à l’atelier à la maison ou à l’atelier hors de chez soi grand comme un entrepôt.
quand j’ai vu les œuvres de Paul Weiner, j’ai tout de suite pensé à ça. on entre littéralement dans certains tableaux de cet artiste américain. j’ai trouvé vraiment très intéressante cette courte vidéo où Paul explique sa démarche et travaille aussi devant nous. c’était dans le cadre d’une résidence en allemagne, je crois.
il travaille avec de la peinture et de la poudre de fusain. au sujet de celle-ci, justement, il précise que comme cette matière ne peut être vraiment fixée sur la toile, l’œuvre évolue, vieillie et se transforme.
pour en revenir au format des ateliers versus le format de notre travail, en ce moment, je travaille à une participation pour une expo où j’ai demandé de pouvoir faire une installation, justement pour faire plus grand que moi. ça sera tout un défi et je suis très contente de pouvoir le faire. ma tête travaille autrement, c’est ça qui est vraiment stimulant.
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un livre d’artiste autrement
il y a de multiples façons de faire du livre d’artiste. j’ai découvert un créatif très intéressant dernièrement.
Kadir Çıtak, d’istanbul, propose un mélange de dessins de carnet et d’idées d’impression. son livre «Sketchbook» est une édition limitée de 50 copies seulement. les pages sont imprimées en sérigraphie. on peut voir plusieurs pages du livre ici.
on entre ici dans un univers particulier en parcourant les pages. j’aime beaucoup ses dessins complexes et graphiques. un monde à regarder
dans le détail.au niveau de la production, je souligne la belle utilisation des papiers colorés et
des dessins superposés par des couleurs différentes. vraiment du très
beau travail de création et de production. c’est donc un réel plaisir de voir l’artiste plier ses feuilles, perforer, passer le fil afin que le tout fasse un livre. le «à la main» que j’aime tant et qui rend le livre beaucoup plus chaleureux à mon avis. -
livre du mercredi: peau
j’ai trouvé la référence de «peau» dans un magazine d’art. je l’ai ensuite commandé à ma bibliothèque. je viens de le recevoir et j’en parcours quelques pages chaque jour pour faire durer le plaisir.
l’histoire m’a tout de suite intrigué:
«Esther et Rita se rencontrent dans un atelier de dessin. La première,
jeune artiste, anime un cours de dessin de nu pour adultes. Rita, plus
âgée, mère divorcée, est modèle vivant pour arrondir ses fins de mois.»ce livre de 283 pages est un album qu’on dit graphique (un peu BD, et un peu livre
d’art) publié en 2022. les dessins sont de Sabien Clement, une jeune
illustratrice flamande et les textes sont de Mieke Versyp. selon la page
internet du livre, elles ont écrit aussi des albums jeunesse.on suit cette modèle et cette jeune artiste dans leur vie artistique, mais aussi dans leur vie de tous les jours. on n’affiche pas facilement que l’on pose nue de peur de la réaction autour de soi. c’est le cas ici. on suit leurs réflexions et pensées.
je dessine des modèles vivants depuis des années et je me questionne
parfois sur ce métier. qui attire cette occupation pas banale de se
mettre à nu devant des gens inconnus qui nous dessinent?et
pourtant, un bon modèle est un réel plaisir pour les artistes. dans le
livre, on parle justement des débuts de l’une d’elle et des difficultés
des poses à choisir, à prendre, à tenir. vraiment pas évident. elles et
ils n’ont pas l’air de nous regarder, mais ces êtres particuliers le font
sûrement, que pensent-ils de nous?vous pouvez même télécharger un large extrait sur le site.