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histoires de livres…
je lis toute l’année, pourtant, on trouve partout en cette saison des chroniques sur les lectures d’été. je vous en propose deux qui parlent de… livre.
le premier, «L’infini dans un roseau : l’invention des livres dans l’antiquité» d’Irene Vallejo, porte sur l’histoire du livre. un bouquin qui se lit comme un roman. l’autrice nous raconte l’histoire du livre en ajoutant des comparaisons, des anecdotes, des recherches, nous permet des reculs dans le temps, etc. c’est absolument fascinant. le livre est présenté en deux grandes sections: la grèce imagine l’avenir et les chemins de rome.
le deuxième n’est pas encore lu, je ne peux donc pas vous en parler. «La collectionneuse de mots oubliés» de Pip Williams porte sur le dictionnaire d’oxford sur lequel son père travaille et où elle récupère… des mots oubliés. juste ça, j’ai eu le goût de le lire. j’ai vu qu’elle sortira en novembre prochain «La Relieuse d’Oxford» que je vais sûrement mettre sur ma liste d’achats.
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s’habiller en arbre et faire bouger du papier
une vieille tradition du village de Satriana di Lucania au sud de l’italie a refait surface récemment. à l’événement de cette année, 131 hommes sont allés dans la forêt et en sont ressortis habillés en arbre d’une manière qui les rend méconnaissables.
«Every February, on the weekend before Fat Tuesday (Mardi Gras), 131 men
go into the forest. When they emerge, they are dressed from head to toe
in branches of ivy. Almost unrecognizable, besides their arms and feet,
they become a procession of moving trees.»cette histoire a attiré les deux photographes, Federico Borella & Michela Balboni, qui ont voulu documenter la chose. ils ont été surpris du jeune âge des participants. vous pouvez lire toute l’histoire ici. fascinant.
si vous aimez le papier, vous allez adorer le travail de Julia Yus, ingénieure du papier de madrid. j’ai bien aimé son travail, les illustrations sont belles par leur simplicité. les mouvements pop-up qu’elle utilise souvent à l’intérieur de cartes sont tout à fait pertinents. c’est charmant et souriant.
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des petits films inspirants
je vous présente d’abord une chorégraphie brillamment filmée et bien sûr, dansée. il s’agit du travail de Sergio Reis. je vous envoie regarder la pièce «Somebody That I Used To Know» par la troupe cdkcompany. l’artiste semble créer beaucoup pour les vidéos et la pub. mais cette pièce est différente. j’ai vraiment beaucoup aimé l’approche très graphique utilisée par Mark Verhees ainsi que le choix de la salle.
l’autre artiste est cinéaste. Joshua Charow a tourné des portraits d’une génération d’artistes vivants à soho à new york. la particularité de sa recherche est que ces artistes se sont installé dans ces anciennes petites usines du quartier qui se vidaient peu à peu. les artistes ont récupéré ces espaces souvent non chauffés, qui n’étaient pas fait pour y vivre et en ont fait leur lieu de création (et de vie). on peut visionner les petites capsules ici. on peut aussi visiter sa page instagram ici. il est fascinant de voir ces immenses ateliers.
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venise, c’est aussi la mise en espace
je vous disais que je vous reviendrais sur ma visite de la biennale de venise.
dans une des «salles» de l’arsenal, le commissaire présentait un large éventail d’artistes italiens ayant immigré au brésil. apparemment la plus grosse communauté italienne hors de l’italie.
dans cette belle installation de tableaux et de sculptures, toute époque confondue, on était agréablement surpris du système d’accrochage. les œuvres semblaient suspendues sur une épaisse plaque de verre qui nous donnait la possibilité de voir l’arrière du tableau et de faire, parfois, des découvertes.
en suivant les sites autour de l’événement, j’ai appris qu’il s’agissait d’une structure créée par l’architecte Lina Bo Bardi qui était, elle aussi, brésilienne /italienne. son design est apparu pour la première fois en 1968. une fois disparus des salles d’exposition, ces «chevalets» ont été rachetés par le Musée d’Art de Sao Paulo Assis Chateaubriand, alors qu’Adriano Pedrosa, commissaire à la biennale, était directeur artistique du musée (il l’est toujours).
l’effet suspendu, le mélange du verre, du béton et du bois donne à l’ensemble un premier coup d’œil saisissant.
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tirez sur le fil rouge
il y a parfois des sujets ou façons de faire qui semblent être dans l’air du temps… ou dans l’air des algorithmes…? bref, il y a beaucoup de fil rouge en ce moment.
il y a d’abord l’artiste Gisoo Kim, artiste coréenne qui vit en allemagne. on retrouve des fils rouges enrobant une image, une structure, un collage. beaucoup à voir et à découvrir chez cette artiste. elle travaille aussi bien la 2 que la 3 dimensions. inspirant. voyez aussi son site internet ici.
ensuite, Monika Loster, basé à amsterdam. elle travaille le feutre, fait du papier, imprime, tisse et brode sur ses œuvres. c’est très large et son travail aussi est très inspirant.
mais il y a aussi Rima Day qui fait du livre d’artiste et plusieurs créations de tout genre avec du fil rouge. allez jeter un œil sur sa page instagram. et finalement Chiharu Shiota qui en fait des installations assez imposantes et d’une complexité étonnante.
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au rythme de l’art contemporain… et de venise
mon dernier voyage remontait à l’avant pandémie, en novembre 2019.
sur une idée d’une amie, j’ai visité la biennale de venise. pour être bien honnête, je n’avais aucune attente, seule la crainte d’y voir trop d’art conceptuel indéchiffrable. ce ne fut pas le cas.
le monde va mal et la biennale que j’ai parcourue nous le souligne de bien des façons.
le conservateur brésilien Adriano Pedrosa a donné le thème «étranger partout» pour cette édition. son exposition à l’arsenal est touchante et souligne tous les sujets qui font le tour du thème.cette idée a été tournée dans tous les sens, que ce soit par l’histoire, le racisme, l’environnement, l’exploitation de l’autre pour sa propre richesse, etc. dans les pavillons ou espaces des pays participants, les artistes présentent leurs projets qui sont de qualité variable. on est parfois soufflé par le message, choqué, touché ou on cherche un lien qui n’y est pas. une large variété de disciplines y est présenté telles que des installations, des sculptures, de la vidéo, de la peinture, des arts textiles, de la céramique et très peu de gravures ou de livres d’artistes.
j’ai
passé quatre jours à la biennale (espace Giardini et Arsenal), et quatre autre journées à
faire les autres expositions proposées dans la ville (off
biennale).mes coups de cœurs sont la grande-bretagne, l’espagne, la hollande, l’ukraine, la pologne et plusieurs autres.
un ami a qualifié cette exposition de jeux olympiques de l’art contemporain. on voit tellement de chose en si peu de temps, c’est assez incroyable.
ce fut un voyage magnifique, ressourçant, inspirant accompagné par des amies et amis artistes avec qui les discussions ont été enrichissantes à tous points de vue. un beau bonheur.
en haut, dans le pavillon de l’espagne, des céramiques de Sandra Gamarra Heshiki et plus bas une toile d’Emmi Whitehorse.