-
une journée de contrastes
hier j’ai participé à deux défis que j’ai mis en ligne sur instagram. je n’étais pas fière des résultats. devrais-je les présenter ou pas? à l’air des médias sociaux, que doit-on faire?
j’ai choisi la réalité, c’est-à-dire les bons et les moins bons coups parce que oui, des fois, on n’est pas bon et ça fait partie du processus et de l’apprentissage. ne pas les présenter aux gens qui me suivent serait de leur mentir un peu.
dans le premier cas, j’ai travaillé avec de l’aquarelle, des crayons-feutres qui se diluent au contact de l’eau et un peu de crayon de bois qui n’a pas aidé… pour l’autre, j’ai fait mon dessin à la gouache, mais j’ai décidé de faire quelques traits avec des pastels à l’huile. cette idée fonctionne bien, mais le dessin reste ordinaire.
il y a des contrastes dans une journée. j’avais vendu mon livre «m2» en février dernier à une galerie de boston. ils viennent de mettre l’exposition «pressing issues» en ligne. ça fait drôle de voir mon livre parmi tous les autres. je suis contente de faire partie d’une exposition à saveur sociale. mon travail côtoie des œuvres remarquables. comme quoi on ne sait jamais où et comment notre créativité fera son chemin.
-
«interest & exchange in the dirt», mon dernier livre d’artiste
mon livre du mercredi est la présentation de mon dernier livre d’artiste, juste pour vous. il est fraichement terminé. j’ai pris rapidement quelques photos ce matin.
«interest & exchange in the dirt» porte sur le réseau invisible qui existe entre les végétaux d’une forêt. le mélange des racines et des champignons forme le réseau mycorhizien. il s’agit d’une découverte de Suzanne Simard, professeur à l’université de la colombie-britannique. son premier article sur le sujet a été publié en 1997 et est maintenant largement documenté.
pour ce livre, j’ai lu une grande quantité d’articles très spécialisés ou bien vulgarisés pour en tirer quelques grandes idées à mettre dans le livre. Suzanne Simard semble quelqu’un de très sympathique à travers toutes les conférences et les articles que j’ai parcourus. j’irais certainement prendre un café avec elle.
j’ai fait plusieurs explorations en impression pour cet ouvrage. toutes les gravures ont été faites à partir de végétaux: des aiguilles de pin, des restants de graminée, etc. une belle façon d’amener la nature dans l’atelier et de créer l’effet d’un amas de racines.
le livre de base est très très fragile puisqu’il s’agit d’un livre d’équivalences de prix imprimé à montréal en 1857. un livre usuel pour une période limitée. le papier est très friable. j’ai dû trouver des façons de faire tenir le tout sans colle liquide qui fait gondoler le papier. j’ai aussi appris à faire des fils en papier, un ajout intéressant.
voilà. je vous en reparlerai plus longuement bientôt.
-
livre: pourquoi sketcher?
aujourd’hui je vous présente le livre «Sketch & finish, the journey from here to there». un ouvrage bien spécial et j’oserais dire assez rare.
le designer et illustrateur américain Milton Glaser (décédé l’an dernier) a publié un livre en 2020 pour présenter le chemin entre une esquisse et une version finale. chaque projet est commenté en une phrase ou deux et est présenté sur deux pages. le livre de 165 pages doit présenter environ 75 à 80 projets différents.
vous connaissez mon intérêt pour les cahiers d’esquisses, cette fois-ci, le designer/artiste a plaisir à présenter le travail d’ébauche sur un projet. comme il le dit en quatrième de couverture: «The tentativeness in the act of sketching is crucial. Doubt is essential. If you already know the answer before you start, why bother? Conviction is the killer of imagination.»
ce livre nous permet de voir que parfois la version définitive est loin
des premiers traits ou c’est presque la même chose et parfois c’est un
judicieux mélange de toutes les étapes. Milton Glaser était un grand
designer mais j’ai vraiment un faible pour ses illustrations.un magnifique livre qui pourrait devenir une collection.
-
livre créatif du mercredi: le 5D d’Alexandra Martini
aujourd’hui, je vous parle du livre «Inspired by Method, Creative Tools for the Design Process» par Alexandra Martini publié chez bis.
l’autrice est professeur à l’University of Applied Sciences Potsdam, en allemagne. elle a aussi une large expertise en design au sens large.
il s’agit d’un livre créatif d’une méthodologie différente. si j’ai bien compris, l’idée principale de son ouvrage est d’expliquer sa méthode en 5D, c’est-à-dire d’expérimenter en ayant cinq points de vue: l’esthétisme, la matière, la production, la dimension culturelle et finalement l’aspect interactif.
son livre est divisé en trois grandes sections. il est surtout dédié aux créatifs qui travaillent à développer des
projets, prototypes, etc. il vous fera faire le tour de votre idée, ce qui est une bonne chose. je le vois plutôt comme une démarche. on y retrouve plusieurs exemples que l’on suit tout le long du livre pour en comprendre l’aboutissement.j’ai particulièrement aimé la dernière section où elle nous présente plusieurs façons de voir et d’exprimer, l’espace, le temps, la lumière, la couleur, la structure et la matière. en parcourant les pages, je me suis dit que souvent, nous ne voyons pas notre travail assez largement, que prendre du recul, analyser plus d’aspects nous permettrait souvent d’enrichir un projet artistique.
-
faire du fil en papier, euh… réussi.
ce que j’aime dans les nouveaux projets c’est de découvrir de nouvelles techniques pour améliorer un concept, une idée que j’ai en tête. cette semaine, j’ai voulu faire des fils en papier. je vous en avais parlé il y a quelque temps.
j’ai découvert la technique du «Shifu», faire du fil de papier avec du papier japon. j’avais ce genre de feuille que j’avais acheté il y a longtemps. vous vous souvenez la période des lampes en papier de riz?
j’ai fait ce qui était suggéré dans ce billet de Karen Trask, c’est à dire préparer mon papier. hier, je l’ai roulé comme l’explique clairement Susan Byrd. prenez le temps d’écouter sa capsule vidéo, plusieurs étapes à saisir. j’ai mieux réussi ma première feuille (les fils verts) que la deuxième. j’ai réalisé que j’aurai dû faire des bandes beaucoup plus minces, mais cela a fonctionné!
-
quand ça commence vraiment
j’ai toujours l’impression que je fais mon premier livre d’artiste. pour ce dernier projet qui n’a toujours pas de titre, j’ai défini le sujet, j’ai déniché ici et là les textes reliés et les sources d’images et je me suis mise à penser au rapport contenu/contenant.
après plusieurs réflexions, j’ai trouvé le livre que j’allais altérer. il y a toujours un «casting» à faire. choisir le format, vérifier l’état du livre, le sujet a-t-il un rapport avec ce que je veux en faire, la qualité du papier, de la reliure, etc. ensuite, décider des grandes sections du livre, les définir, penser à la manipulation, etc.
depuis quelques semaines j’étais sur l’impression, car le livre contiendra quelques gravures. j’ai fait des tests avec des cartons de boîtes de lait, et pourquoi pas, essayer la plaque gelli. faire le choix de travailler avec de l’acrylique ou des encres de gravures? sur du papier de bonne qualité ou des pages de livre? vous pouvez aussi voir quelques tests sur ma page instagram.
voilà mes réflexions du moment. je prends des notes tous les jours sur ce qui fonctionne et ne fonctionne pas. comme le processus est long, j’ai peur d’oublier des bonnes idées comme ces pages imprimées il y a longtemps, dont j’avais aimé le résultat et qui pouvaient aller dans le sens du livre.
hier, j’ai presque tout ressorti et j’ai observé, pris des notes, fait une planification plus détaillée. en commençant à imprimer pour le vrai, il y avait encore plusieurs des ajustements à faire, il y en a toujours, heureusement.
vous dire à quel point il y a un plaisir à avancer sans trop savoir, mais en sachant quand même un peu où on veut aller. je vous tiens au courant, comme toujours.